Soufflerait-il un vent mauvais sur la musique ? Un courant qui voudrait éliminer les lieux musicaux, la musique et au delà : les musiciens ?!
Du moins, semblent être touchés ceux qui pratiquent une musique dite actuelle (amplifiée), les musiques classiques ou acoustiques, elles, ne paraissent pas être touchées par la "loi bruit"*.
Y-aurait-il de la discrimination dans l'air?
Voudrait-on éliminer une certaine forme d'expression culturelle?
Mais tout d'abord, qu'est-ce que le bruit?
Le tramway en bas de chez vous, les voitures ou les trains qui passent, le reveil à 6h du matin pour ceux qui travaillent le matin et le reveil à 6h du soir pour ceux qui travaillent le soir, les gens qui travaillent, les gens qui ne travaillent pas et bavardent, les gens qui s'amusent entre amis et ceux qui ne s'amusent pas mais ralent et crient sur le voisin, le marteau-piqueur de l'ouvrier marocain qui deviendra certainement sourd, la liste est longue...!!!
L'orchestre philarmonique qui, atteignant parfois les 120 décibels, peut causer de graves problèmes auditifs, et la musique en géneral sont hélas pour certain synonymes de bruit.
A la suite de la plainte d'un voisin mitoyen, l'association Lola vient d'être assignée, le 3 décembre 2008, à effectuer de nouveaux travaux d'isolation au Subsonic à la demande d'un expert acousticien nommé par le tribunal et ce dans un délai de 2 mois.
On nous reproche un dépassement dans les basses (125 hertz) à 14 décibels, au dessus du niveau du bruit ambiant estimé à 21 décibels ... un mardi soir à 23h.
Un record de silence au centre ville de Montpellier, à côté de restaurants, derrière la gare, et à côté d'une rue d'extrème trafic routier (pour comparaison le bruit émis par votre frigo moderne est de 30 décibels et celui de votre vieux frigo de 50 décibels). Les juges ne connaissent hélas rien aux décibels : vous dépassez dans les basses, les basses ... c'est effrayant ...!
La différence entre le bruit ambiant chez nos voisins avec celui lors de nos activités est donc supérieur aux 3 décibels autorisés par la loi. On prend un cheveu, on le coupe en quatre et on élimine un autre lieu de création musicale sur Montpellier.
Il faut savoir que le Subsonic ne gène que ces seuls voisins (3 personnes habitant dans une maison mitoyenne d'environ 200m²).
Nous leur avons à maintes reprises demandé de faire un effort en acceptant notre proposition d'isolation de leur mur ou en leur proposant de placer leur chambre de l'autre côté. Ils n'ont évidemment pas accepté.
Pire, nous devons subir le harcèlement de ces mêmes voisins qui en toute impunité envoient des lettres diffamatoires par exemple à la commission de sécurité ou à la mairie afin de nous mettre des batons dans les roues en plus du procés qu'ils nous infligent, ils veulent nous rendre la vie de plus en plus difficile...
Et ils y arrivent : psychologiquement cela fait 7 ans que c'est un véritable calvaire pour nous, la pression est parfois insupportable et à de nombreuses reprises notre santé en a pati.
Ils ont également fait pression envers nos propriétaires, personnes agées, en les harcelant, leur téléphonant par exemple le soir pour se plaindre du bruit sachant que cela pouvait nuire à notre bail.
Cette situtation a évidemment nuit à l'association qui n'a pu se consacrer en toute liberté à ses activités de développement artistique entre autre par la charge administrative supplémentaire énorme.
L'association est en règle vis à vis de la mairie de Montpellier, censée faire respecter la "loi bruit", dont nous avons eu l'avis favorable.
Avec ce jugement, le juge va contre l'avis de l'inspecteur du bureau de l'hygiène sonore de la ville et aussi contre les résultats des expertises obligatoires que nous avons déjà fait effectuer par des organismes pourtant compétents, experts en la matière et mandatés pour faire respecter la loi, par ailleurs la plus sévère en Europe dans ce domaine. La plupart des autres pays européens estiment qu'il n'y a pas de nuisance sonore en dessous de 30 décibels. Nous rappellons que notre soi-disant culpabilité porte sur un niveau sonore moyen de 25 décibels dans la chambre de nos voisin et non pas dans l'ensemble de leur maison de plus de 200 m². Il s'agit là de silence ... le silence absolu ne pouvant exister que dans un caisson d'isolation, et encore.
Quelles sont les conséquences immédiates pour le Subsonic : tout d'abord des dommages et intérets à payer d'un montant de 2000 €, plus 1700 € de dédommagement de frais plus l'obligation d'effectuer à nouveaux des travaux pour un montant de 14000 €.
En toute connaissance de cause (il y a plusieurs ingénieurs du son dans l'association, architectes,maçons, etc...), les travaux préconisés par l'expert du tribunal ne changeront rien à notre problème qui est de l'ordre de vibrations et surtout de tolérance.
Nos voisins ont fait de notre présence une obsession. Nous pourrions décider d'arrêter les activités musicales nocturnes, c'est à dire les enregistrements Live jusqu'à 23 heures, et continuer uniquement les activités de répétitions et d'enregistrement studio diurnes ... mais nous savons pertinement qu'ils ne s'en tiendraient pas là : si nous perdons aujourd'hui pour cela demain ils attaqueront pour autre chose ... (décret du 1er juillet 2007**par exemple).
A ce jour 272 formations musicales fréquentent le Subsonic, 1789 adhérents, et l'asso Lola rend des services a plus de 3000 personnes, a eu jusqu'à 4 employés, organise 3 festivals dans l'année, pratique des échanges culturels avec de nombreux pays...et aujourd'hui les responsables de l'association sont encore au RMI. Même si notre intention n'est pas d'organiser des Live tous les soirs, nous tenons à ce qu'on nous accorde la liberté de continuer notre programme qui encore une fois ne gène personne mais au contraire permet à de nombreux musiciens de répéter, de pratiquer leur art, d'enregister, de monter sur scène et de se confronter pour la première fois à un public adhérent, de pratiquer des échanges culturels.
Nous rappelons que l'activité de concert ou d'enregistrement en public de 19h à 23h n'a aucun poids d'un point de vue financier pour l'association, car elle n'engendre pas de bénéfices (entrée libre réservée aux adhérents d'un côté et charge de fonctionnement de l'autre), mais uniquement un aspect éducatif, culturel et d'échanges, de soutien aux projets artistiques, d'accompagnement dans leur projet des jeunes formations musicales. Nous rappellons également que cette activité citée ci-dessus est régulière mais ne représente que peu de scéances dans l'année, le week-end jusqu'à 23h et la semaine jusqu'à 22h et non "presque tous les jours" comme le disent nos voisins.
Au total 12 à 18 séances dans l'année.
Nous estimons par ailleurs que ces "lois bruit" sont descriminatoires et comme le précise par exemple une étude bilan réalisée par l'organisme d'état "Agir Son", ont pour conséquences l'élimination de certains genres musicaux, la diminution de la création artistique et sont une atteinte à la culture moderne.
Aujourd'hui nous n'avons que peu de solution :
- payer les dommages et intérets et effectuer les travaux, avec le risque évident de se voir inculper à nouveau pour la mème ou bien d'autres raisons.
- faire appel, au risque de voir la peine se durcir bien que convaincus de notre bon droit.
- arrêter les activités de l'association, et supprimer les pratiques musicales de 272 formations musicales et 1789 adhérents.
* loi Décret du 15 décembre 1998 relatif aux prescriptions applicables aux établissements ou locaux recevant du public et diffusant à titre habituel de la musique amplifiée, à l’exclusion des salles dont l’activité est reservée à l’enseignement de la musique et de la danse. Ce décret, ainsi que l’arrêté et la circulaire l’accompagnant, trouve son cadre dans le prolongement de la loi du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit.
** loi décret du 1er juillet 2007